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THE DIET CULTURE (4) : BODYSHAMING / ボディシェイミング



Version française

Dans l'article précédent, j'ai voulu vous expliquer que l'IMC et le poids sont beaucoup plus compliqués que ce que l'on pense et qu'il peut y avoir des risques sur votre santé que vous ayez un poids élevé ou un poids bas. Comme je l'ai écrit, ces deux outils de mesures sont utilisés pour juger des personnes en surpoids et les dévaloriser. C'est ce que l'on appelle en anglais : le bodyshaming ("humiliation du corps") et la diet culture en est en partie l'origine. Il existe différents types de bodyshaming et j'aimerais vous les présenter dans cet article tout en donnant des exemples.

Disclaimer : j'emploie régulièrement les adjectifs "gros" ou "maigre" pour décrire, mais je n'y mets pas de connotation négative. 


La grossophobie (Fat phobia / Fat Shaming)

Je ne le savais pas avant de faire des recherches pour cet article, mais il y a une différence entre fat phobia et fat shaming en anglais. Cependant, les deux termes sont regroupés sous un même mot en français : la grossophobie. Je vais tout de même expliquer la différence entre les deux expressions. Fat shaming signifie dévaloriser et dénigrer une personne grosse. On peut en trouver sur tous les réseaux sociaux et en entendre autour de nous. Cela passe par des critiques et des insultes. On peut souvent lire sur les photos publiées sur les réseaux sociaux des commentaires dénigrants sur le physique. Voici des exemples pris de l'article de Montenido :

  • "Tu serais plus jolie avec 20 kilos en moins."

  • "Au lieu de te goinfrer, tu devrais faire du sport."

  • "Seuls les flemmards sont aussi gros que toi."

Fat phobia est la peur d'être gros ou d'être autour de personnes grosses. Il existe même un terme clinique psychologique : la cacomorphobie. Ceux qui en souffrent peuvent faire des crises de panique comme pour d'autres phobies. Les recherches expliquent que cette phobie peut être due à un traumatisme expérimenté avec une personne grosse.

La fat phobia peut être aussi considérée comme l'oppression et la discrimination des personnes en surpoids ou obèses et elle s'exprime à travers le fat shaming, entre autres.


Malgré la présence d'énormément de commentaires grossophobes sur les réseaux sociaux, certains pensent que la grossophobie n'existe pas. C'est ce dont parle Kitty Stryker dans son article sur HuffPost (lien dans Sources) et elle donne des preuves de l'existence du fat shaming et de la fat phobia (liste traduite de l'anglais) :

  • Les gens gros ne sont pas embauchés à cause de stéréotypes et de croyances comme quoi ils sont stupides, feignants ou sales. Les femmes grosses sont comparées à des animaux (cochons, vaches ...), et les hommes gros, eux, se font insulter parce qu'ils ont des corps "féminins".

  • Le corps médical met en danger régulièrement la santé des gens gros en ne prenant pas sérieusement leurs problèmes de santé. [...] On ne nous demande pas nos habitudes alimentaires ou sportives, mais on nous dit que l'origine de nos problèmes est due à notre manque d'auto-discipline. Nos médecins nous humilient, nous insultent, et montrent du dégoût. Nous courons de graves risques quand ils n'ecoutent pas nos plaintes : des cancers sont ignorés, des problèmes de ligaments empires nous donnant une arthrite précoce et on nous dit d'adhérer à des régimes qui peuvent presque nous tuer"

  • "Malgré qu'il y ait plus de femmes portant une taille 12 (taille US) ou plus, les distributeurs de vêtements refusent de répondre aux besoins des plus size. [...] Beaucoup de marques sont accusées de grossophobie, que ce soit Abercrombie and Fitch, American Apparel ou encore Lululemon. Cela n'a pas d'importance que l'on soit un énorme marché - les marques considèrent que faire des vêtements pour les personnes grosses est mauvais pour leur image. C'est apparemment pire d'avoir des personnes grosses portant vos vêtements plus qu'avoir de mauvaises relations commerciales pour avoir valorisé les gens gros."

Selon une autre jounaliste dans l'Irish Times, Virgie Tovar, non seulement les personnes grosses sont discriminées à l'embauche mais aussi en amour. Elle souligne que les hommes l'approchent souvent pour commencer une relation sexuelle privée mais ils ont à la fois peur et honte de rendre cette relation publique. Kitty Stryker et Virgie Tovar affirment que les décisions amoureuses ne sont pas influencées biologiquement, contrairement à ce que l'on pourrait le croire, mais elles sont influencées par des attentes et idéaux sociaux. Virgie Tovar écrit : "On nous apprend qui est beau (et qui ne l'est pas) [...] Il est utile de rappeler que notre première réaction en face d'une autre personne est souvent le résultat de comment on nous a appris à réagir socialement."


Pour parler plus en détail de la grossophobie, il me faudrait plus d'un article mais je me permets de m'arrêter ici pour cet article. Juste pour conclure que la grossophobie existe bel et bien et ce de différentes manières. Vous en avez déjà fait l'expérience OU peut-être vous l'avez fait subir à quelqu'un. La grande question est de savoir pourquoi ? On peut déjà comprendre que la diet culture et son énorme influence sur notre société en est une des raisons.

La seconde partie de cet article peut vous surprendre car comme la grossophobie elle est encore non reconnue, mais je pense qu'il est important d'en parler également : la mincophobie/maigrophobie. Et là encore, la grande question est de savoir si elle existe réellement.

Est-ce que la mincophobie/maigrophobie existe ?

J'ai essayé de taper le terme thin phobia (équivalent anglais de la mincophobie/maigrophobie) dans Google et les résultats montrent la difficulté pour répondre à cette question. Le premier article en anglais trouvé est même intitulé : "Skinny shaming (dévaloriser les personnes maigres/minces) n'est pas comparable à la grossophobie" et d'autres résultats étaient sur le privilège d'être mince (thin privilege en anglais) alors que j'avais cherché thin phobia. Avant de rentrer dans le vif du sujet de la mincophobie, j'aimerais commencer par vous expliquer ce qui se cache derrière le privilège d'être mince. Afin de comprendre ce qu'est le thin privilege, en voici une liste d'exemples donnée par le site Everydayfeminism :

  1. Vous n'êtes pas considérés comme étant en mauvaise santé juste à cause de votre taille de vêtements.

  2. Votre taille n'est probablement pas la première chose que l'on remarque chez vous (à moins que vous soyez dévalorisés parce que vous êtes minces).

  3. Quand vous êtes au supermarché, les gens ne font pas de commentaires sur le contenu de votre cadis soi-disant pour vous aider.

  4. Le coût de votre assurance maladie n'est pas plus élevé par rapport aux autres.

  5. Vous vous attendez à payer des prix raisonnables pour vos vêtements.

  6. Vous vous attendez à trouver des vêtements de votre taille près de chez vous.

  7. Vous vous attendez à trouver des vêtements aux styles et aux couleurs récents au lieu d'en trouver sans couleurs, sans formes et aux styles vieillots faits pour cacher votre corps.

  8. Vous ne recevez pas de suggestions de la part de vos amis et de votre famille de rejoindre le programme Weight Watchers ou autres programmes de perte de poids.

  9. Quand vous allez chez le docteur, on ne vous suspecte pas de diabète (ou une hypertension artérielle, un taux de cholestérol trop haut, ou d'autres diagnostiques liés à votre poids) comme le premier/plus probable diagnostique.

  10. On ne vous dit pas : "Mais tu as un joli/beau visage"(en sous-entendant que si vous perdiez du poids vous serez encore plus attirant).

  11. Les gens ne présument pas que vous soyez feignants, en se basant uniquement sur votre poids.

  12. Vous n'êtes pas le sujet de blagues d'un nombre incalculable de comédiens.

  13. Les compagnies aériennes ne vous feront pas payer de supplément pour prendre l'avion.

  14. Vous n'êtes pas perçus comme ayant l'air négligés ou non professionnels en raison de votre poids.

  15. Vous pouvez manger ce que vous voulez, quand vous le voulez, en public, sans que les autres vous jugent ou fassent des suppositions sur vos habitudes alimentaires.

  16. Vous pouvez sortir d'une station-service avec une boîte de beignets sans que quelqu'un vous crie"Jette-moi ces beignets, gros lard".

  17. Les gens ne demandent pas à votre partenaire ce que cela fait de faire l'amour avec vous à cause votre poids.

  18. Votre corps n'est pas l'objet de fétiches sexuels.

  19. Vous avez plus de chances d'obtenir une augmentation ou une promotion au travail que quelqu'un qui est gros.

  20. Vos amis ne vous décrivent pas aux autres en utilisant un qualificatif (par exemple : "Il est un peu gros, mais il est VRAIMENT gentil").

  21. Les médias ne décrivent pas votre silhouette comme faisant partie d'une"épidémie".

  22. Vous pouvez choisir de ne pas vous préoccuper de votre taille et de votre silhouette parce que vous avez d'autres priorités et dans tous les cas vous n'en serez pas jugés.

Avec cette liste d'exemples, vous ne pouvez pas nier le concept de privilège de la minceur. Cependant, ce n'est pas parce que le privilège de la minceur existe que le thin shaming n'existe pas. Melissa A.Fabello, dans son article sur Self.com, nous raconte ce qu'elle a vécu avec son amie : "Un parfait inconnu s'est approché de notre table, a pris le verre de mon amie et l'a jeté par terre, le verre se brisant sur le trottoir. "Prends du poids ! Mange quelque chose !"a crié l'inconnu, avant de s'éloigner furieux." Et son amie n'est pas la seule. Une Française, nommée Bérénice, nous raconte son expérience dans Lexpress et c'est aussi grave que la fat phobia : à l'école, on la comparait à un cadavre ou on la traitait de "sac d'os" parce qu'elle était maigre. Elle raconte également qu'un jour, pendant un cours d'EPS, une camarade de classe s'est levée et est venue mesurer son genou avec sa main devant tout le monde pour montrer à quel point elle est maigre. De plus, elle insiste sur le fait qu'elle doit souvent prouver aux gens qu'elle mange correctement et on ne se gêne pas de lui demander si elle est malade parce qu'elle a l'air trop maigre. Récemment, beaucoup de gens ont tendance à faire du thin shaming afin d'être plus positifs envers les filles de grande taille. En France, par exemple, on peut voir sur les réseaux sociaux des commentaires comme : "Elle est trop maigre... Je préfère les filles plus rondes, au moins on sait où les toucher...". Il existe même un "dicton" français : "Les filles maigres sont comme un jean sans poches, tu ne sais pas où mettre les mains". J'en parlerai plus en détail dans l'article sur les mouvements body positivity ou body neutrality.

Le thin shaming est réel, mais pour certaines personnes, comme Melissa A. Fabello, ce n'est pas comparable au fat shaming. Elle écrit d'ailleurs qu'il y a beaucoup plus de stéréotypes sur les obèses : "les préjugés sur les obèses sont dangereusement ancrés dans notre culture et empêchent l'accès à certaines ressources, aux opportunités et à la dignité pour les personnes grosses. Il existe des preuves de préjugés envers les gros dans les milieux médicaux, dans les pratiques à l'embauche et dans les tribunaux. Cette stigmatisation a des conséquences vécues au quotidien par les personnes grosses, dont les personnes minces ne font pas l'expérience."

La réponse à la question est donc donnée : non, la maigrophobie/mincophobie n'existe pas, car vous ne ferez pas l'objet de discrimination au travail, dans l'avion, dans un magasin de vêtements... mais le thin shaming (insulter et dévaloriser une personne mince) existe.

Toutefois, en terme français, je ne dirai pas la même chose car il n'y a pas de mots pour désigner le fat shaming et on traduit fat shaming par "grossophobie" qui peut aussi signifier fat phobia. Donc,

en français, comme il n'y a pas de mot pour shaming, nous utiliserons un mot qui ressemble à "maigrophobie/mincophobie" tout en comprenant que ce n'est pas totalement comparable à la grossophobie.


Le bodyshaming ne serait pas complet (excusez le sarcasme) si nous oublions un autre "type de corps" : le corps musclé. La musclophobie a aussi fait son apparition et certains journalistes l'ont même appelée "la nouvelle grossophobie". Un exemple malheureux et célèbre est celui de Serena Williams. Certaines personnes ont osé dire que son corps ressemblait à celui d'un homme, qu'elle était dégoûtante, ou lui ont même demandé si elle était transgenre... Le commentaire le plus fréquent est "les muscles ne sont pas beaux sur les femmes". La culture du régime nous incite à faire du sport, mais elle nous met également en garde contre le fait de ne pas trop en faire. Si vous vous entraînez trop, vous développerez trop de muscles et cela sera mal vu si vous êtes une femme. D'un autre côté, certains adeptes du mouvement du body positivisme, pensent que les fit girl sur les réseaux sociaux qui affichent leurs muscles font la promotion et imposent un nouveau type de corps idéal. Je me considère comme une fit girl parce que j'aime faire du sport, mais je n'ai pas encore le corps des fit girl que l'on peut voir sur les réseaux sociaux, mais je ne ressens aucune pression de leur part. Je pense personnellement qu'elles font ce qu'elles veulent : si elles veulent poster une photo de leurs muscles, qu'elles le fassent. Et de même pour les femmes ou les hommes plus size, ils peuvent et ont aussi le droit de montrer leur corps. Je ne comprends pas pourquoi les gens se sentent offensés en voyant le corps des autres. Si vous n'aimez pas un corps, pourquoi devez-vous le dire ? Pourquoi pensez-vous qu'une personne a besoin d'entendre votre opinion qu'elle n'a pas demandée ?

Conclusion

Le body shaming existe malheureusement sous différentes formes et j'ai la forte impression que beaucoup d'entre nous (hommes, femmes, personnes non-genres, transgenres...) ont déjà été critiqués sur leur corps et leur apparence. Il est évident qu'un tel comportement n'est pas acceptable. Mais qui est à blâmer ? La diet culture est principalement et légitimement blâmée, mais qui a créé cette culture ? C'est nous. Nous l'avons créée à travers les magazines, les défilés de mode, les films et plus récemment les réseaux sociaux. Dans un prochain article, je parlerai du "poids des réseaux sociaux". Critiquer, dévaloriser, dénigrer quelqu'un à propos de quoique ce soit, mais plus particulièrement à propos de son corps, peut créer des insécurités mentales difficilement guérissables et amener une personne à reconsidérer entièrement son existence et sa façon de se nourrir et finir par tomber dans des troubles du comportement alimentaire.


Les troubles du comportement alimentaire seront le sujet de mon prochain article.


English version

In the previous article, I wanted to explain that BMI and weight are much more complicated than we think and there are risks either you have a high weight or you have a low weight. BMI and weight are unfortunately used to judge fat people and to shame them. This is called body shaming and diet culture is one of its origin. There are actually several types of body shaming and I would like to introduce them and give examples in this article.

Fat phobia / Fat Shaming

I didn't know before doing research for this article, but there is actually a difference between fat phobia and fat shaming.

Fat Shaming, as the word implies, means shaming fat people (obviously). You can see it on all over social networks and hear it from people around you. Fat shaming is through critics and insults. You can often read on social media under random pictures comments about how people look. Here are some examples from this article of Montenido :

  • “You might be pretty if you lost 20 pounds.”

  • “Instead of eating your next meal, you should go workout.”

  • “Only lazy people weigh as much as you do.”

Fat Phobia, as the word implies as well, is the fear of being fat or of being around fat people. There is an actual clinical psychological term for it and it is called cacomorphobia. People who suffer from it can experience panic and terror such as other fears. These people may have developed fat phobia because of a traumatic experience with a fat person.

Fat phobia may also be considered as the oppression and discriminations of overweight or obese people and fat shaming becomes one way of expression of fat phobia.

Even though you can see tons of fat shaming and fat phobic comments on social media, some people tend to not believe that this phenomenon does exist. This is what Kitty Stryker talks about on her HuffPost article (link in Sources) and she gives proofs of their existence :

  • " Fat people don’t get employed because of stigma and beliefs that fat people are stupid, lazy or dirty. Fat women are told we’re animals (pigs, cows, heifers), while fat men are insulted for having “feminine” bodies."

  • "The medical industry regularly risks fat people’s health by refusing to take health issues seriously. [...] We are often not asked about our eating habits or how active we are, but are told that everything we suffer is due to our lack of self-discipline. Our doctors humiliate us, insult us, exhibit disgust. We run incredible risks when our GPs don’t listen to our complaints : cancer goes ignored, ligament issues worsen and give us early arthritis, we’re told to stick to diets that almost kill us."

  • "Despite the fact there’s more women over size 12 than not, clothing retailers refuse to cater to plus sizes. [...] Lots of clothing companies have been getting shit for fat phobia, from Abercrombie and Fitch to American Apparel to Lululemon. It doesn’t matter that we’re a, well, huge market — companies see making clothes for fat people as “bad for (their) image.” It’s apparently worse to have fat people wearing your clothes than it is to get bad PR for shaming fat people."

According to another writer in Irish Times, Virgie Tovar, not only employment discrimination exists but also romantic discrimination. She highlights that men often approach her with an interest in starting a private sexual relationship but they are afraid and ashamed of making the relationship public. Both Kitty Stryker and Virgie Tovar stand that romantic decisions are not influenced biologically as we may thought, but they are influenced by social expectations and ideals. "We are taught who is beautiful [...] It is useful to remember that our first reaction to another person is often a result of how we have been trained, socially, to react." writes Virgie Tovar.


To talk about fat phobia and fat shaming in detail, I will need more than one article but I will end here for this part of the article. Just to conclude, that fat phobia and fat shaming do exist in different ways. You may have experienced it OR may have shamed someone because they were fat. The big question is why ? And the diet culture and its huge influence on our society is one of the reason.

The next part of this article may surprise some people because such as fat shaming and fat phobia it is still denied, but I think it is important to talk about it as well : thin phobia… and the big question is :


Does thin phobia exist ?

I tried to type thin phobia in Google and the first result already shows us the difficulty of answering this question. The first article found was "Skinny Shaming is Not the Same as Fat Phobia" and other results were about thin privilege even though I typed thin phobia. Before developing about thin phobia, let's start from thin privilege and its meaning. For you to understand what thin privilege is, this is a list of thin privilege examples given by Everydayfeminism :

  1. You’re not assumed to be unhealthy just because of your size.

  2. Your size is probably not the first thing people notice about you (unless you’re being thin-shamed – the opposite of fat-shamed).

  3. When you’re at the grocery store, people don’t comment on the food selection in your cart in the name of “trying to be helpful.”

  4. Your health insurance rates are not higher than everyone else’s.

  5. You can expect to pay reasonable prices for your clothing.

  6. You can expect to find your clothing size sold locally.

  7. You can expect to find clothing in the latest styles and colors instead of colorless, shapeless and outdated styles meant to hide your body.

  8. You don’t receive suggestions from your friends and family to join Weight Watchers or any other weight-loss program.

  9. When you go to the doctor, they don’t suspect diabetes (or high blood pressure, high cholesterol, or other “weight-related” diagnoses) as the first/most likely diagnosis.

  10. You don’t get told, “You have such a pretty/handsome face” (implying: if only you’d lose weight you could be even more attractive).

  11. People do not assume that you are lazy, based solely on your size.

  12. You’re not the brunt of jokes for countless numbers of comedians.

  13. Airlines won’t charge you extra to fly.

  14. You are not perceived as looking sloppy or unprofessional based on your size.

  15. You can eat what you want, when you want in public and not have others judge you for it or make assumptions about your eating habits.

  16. You can walk out of a gas station with a box of doughnuts and not have people yell at you to “Lay off them doughnuts, fatty!” (This actually happened to one of my friends.)

  17. People don’t ask your partners what it’s like to have sex with you because of your size.

  18. Your body type isn’t sexually fetishized.

  19. You’re more likely to get a raise or promotion at work than someone who is fat.

  20. Friends don’t describe you to others using a qualifier (e.g. “He’s kind of heavy, but REALLY nice, though”).

  21. The media doesn’t describe your body shape as part of an “epidemic”.

  22. You can choose to not be preoccupied with your size and shape because you have other priorities, and you won’t be judged.

By this list of examples, you can't deny the concept of thin privilege. However, it is not because there is thin privilege that skinny or thin shaming does not exist. Melissa A. Fabello, in her self.com article, tells us what she experienced with her friend : "A complete stranger walked up to our table, grabbed my friend’s drink, and threw it on the ground, glass shattering across the sidewalk. “Gain some weight! Eat something!” the stranger screamed, before stalking away, steaming angrily." And her friend is not the only one. A French woman, called Berenice, in Lexpress, tells us her experience as well and it is as bad as fat shaming : she used to be compared at school to a dead body or called a "bag of bones" since she was skinny. She also shared that one day a classmate during PE class stood up and came to measure her knee with one hand in front of everyone to show how skinny she was. Furthermore, she insists that she needs to prove to people that she does eat and some people don't hesitate to ask her if she is sick because she looks too skinny. Recently, a lot of people tends to shame thin girls in order to be more positive about plus size girls. In France for example, you can see comments on social media as : "She is too skinny... I prefer curvier girls, at least you know where to touch them." There is even a French saying : "Skinny girls are like a pair of jeans without pockets, you don't know where to put your hands." I will also talk about it more in details in the article about body positivity and body neutrality.


Thin shaming is real but for some people, such as Melissa A. Fabello, it is not the same as fat shaming. She writes that there are more stereotypes about fat people : "fat bias is embedded in our culture in a dangerous way that removes access to resources, opportunities, and dignity for fat people. There is evidence of fat bias in medical settings, in hiring practices, and in courtrooms. There are consequences to this stigma experienced every day in fat people’s lives that thin people simply do not experience." So, the question is answered : no, thin phobia does not exist because you won't get discriminated at work, in a plane, in a clothing shop ... but thin shaming does exist.

In French, I wouldn't say the same because there is actually no words for fat shaming and we translate fat shaming by "grossophobie" which can also mean fat phobia. So, in French as there is no word for "shaming" we will use a word which looks like thin phobia (maigrophobie or mincophobie) and in that case, thin phobia does exist (Just a problem of words).


Body shaming won't be complete (excuse the sarcasm) if we forget about one "body type" : the muscle type. Muscle shaming is out there as well and some journalists have even called it "the new fat shaming". An unfortunate and famous example is Serena Williams. Some people dared say that her body looks like a male body, that she looks gross, or asked her if she was a transgender ... The most frequent anti-comment said is "muscles don't look good on women". Diet culture urges us to do sports but it also warns us to not do too much sports. If you train too much, you will develop too much muscles and it will look bad if you are a woman. On other hand, some into the body positivity movement thinks that fit girls who post their muscles are promoting a new type of body and are imposing their ideal type of body. I consider myself as a fit girl because I love working out but I still don't have the typical fit girl body, but I don't feel any pressure from fit girls. I personally think they can do what they want : if they want to post a picture of their muscles, go ahead. Plus size women or men can also post their body. I don't understand why people feel offended seeing other people bodies. If you don't like a body, why do you need to tell it ? Why do you feel that a person should hear your opinion ?


Conclusion

Body shaming has unfortunately different forms from fat shaming to even muscle shaming. I have the feeling that everyone (men, women, agender, transgender...) has already been shamed about their body or their appearance. Obviously, it is not ok to have such a behavior. But who is to blame ? Diet culture is mainly and rightfully blamed but who created such a culture ? We did. We did it through magazines, fashion show, movies and more recently social media. In a future article, I will talk about the "weight of social media". Shaming someone about anything, but more especially about their body can create hardly curable mental insecurities and lead a person to entirely reconsider one's existence and one's way to eat and fall into eating disorders.


Eating disorders will be the subject of my next article.


日本語版

前回の記事では、BMIと体重が思われているより複雑なものであり、体重が高くても低くても健康に影響があることを説明した。書いた通り、こちらの測定値は太っている人を判断するには使われている。太っている人を判断したり侮辱したりすることはボディシェイミングと言う。ボディシェイミングの一つの原因はダイエット文化である。ボディシェイミングには様々な種類があるが、今回の記事ではその書類を紹介し、いくつかの例を挙げてみたいと思います。


ファット・フォビア/ファット・シェイミング

この記事を書く前に知らなかったのだが、英語ではファット・フォビアとファット・シェイミングという言葉が違う。しかし、この二つの言葉は、フランス語では「la grossophobie」(脂肪恐怖症)という同じ単語にまとめられている。この二つの表現の違いを説明させていただきます。ファット・シェイミングとは、太っている人を馬鹿にして、誹謗中傷することである。SNSのコメントでも書いてあり、身の回りの人にも聞こえることである。太っている体型に対する侮辱や批判などである。SNSに投稿された写真のコメント欄には、投稿者の体格について酷いコメントがよく見られる。モンテニードの記事では例として以下のコメントがあった:

  • "20キロ痩せたらもっと綺麗になれるよ"

  • "食べ物を口に詰め込みすぎるよりも、運動すれば?"

  • "あなたのように太っているのは怠け者の人だ!!"

ファット・フォビアは、太ることや太っている人のそばにいることを恐れることである。「カコモルフォビア」という心理学的な言葉もある。カコモルフォビアがある人は、他の恐怖症のようにパニック発作を起こすことがある。研究によると、この恐怖症は太っている人に虐められた経験などしたトラウマが原因ではないかと説明されている。

ファット・フォビアは、太った人や肥満の人に対する虐げや差別とも言え、ファット・シェイミングなどで表現される。


SNSに多くのファット・シェイミングのコメントがあるのに、ファット・フォビアが存在しないと思ってしまう人がいる。キティ・ストライカーはHuffPostに掲載された記事(リンクは参考文献に)の中で、ファット・フォビア/ファット・シェイミングの存在を示す証拠のリストを書いた。(リストは英語に翻訳されている)

  • 「太っている人はバカ、怠け者、汚い人という固定観念や思い込みがあるため、太っている人は就職できない可能性がある。太った女性は動物(豚、牛...)に比較され、太った男性は「女性らしい」体型をしている判断される。」

  • 「医療関係従事者は、太っている人の健康問題を真剣に思っていないため、太っている人の健康をよく危険にさらしている。食生活や運動習慣を聞かれないのに、「健康問題の原因は自己管理がちゃんとできていないから」とよく言われる。医師は私たちを辱め、侮辱し、嫌悪感を示す。私たちの症状をしっかり聞いてくれないので、がんが無視されたり、靭帯の問題が悪化されたり、早期の関節炎になったり、死にそうな厳しいダイエットをさせられたりして、深刻な健康のリスクになってしまう恐れがある。」

  • 「12サイズ(USサイズ)以上を着る女性が増えているのに、アパレルメーカーはプラスサイズのニーズに対応しようとしない。アバクロンビー&フィッチ、アメリカンアパレル、ルルレモンなど、多くのブランドがファットフォビアとして非難されている。私たちが巨大な市場と思われずに、いくつかのブランドは肥満の人のための服を作ったら、ブランドの評価やイメージが下がると考えてしまう。太った人を評価してビジネス関係が悪くなるよりも、太った人に服を着てもらう方が悪いらしい。(記者の皮肉)"」

IrishTimesの別の記者、ヴァージー・トバーによると、太っている人は雇用面だけでなく、恋愛面でも差別されているそうである。彼女は、男性がプライベートな性的関係を始めようと近づいてくることが多いが、男性が関係を公にするのが怖くて恥ずかしいと思っていると指摘する。キティ・ストライカーとヴァージー・トバーは、恋愛の決定は、思われている生物学的な影響ではなく、社会的な期待や理想に影響されると主張している。「"私たちは、誰が美しいか(誰が美しくないか)を教えられている(...)。他人に対する最初の反応は、社会的にどう反応すればいいかを教えられた結果であることを知った方がいいでしょう。」とヴァージー・トバーが述べた。

ファット・フォビアについて詳しく述べるには、複数の記事が必要になると思うけれども、今回はここまで終わる。結論としては、ファット・フォビアは様々な形で存在するということである。あなたはすでにそれを経験したことがあるか、他人の体を馬鹿にしたことがあるかもしれない。重要な質問は「なぜ?」ダイエット文化の社会的影響力が一つの原因ではないかと思える。

この記事の次の部分は、ファット・フォビアと同様にまだ認識されていないので驚かれるかもしれないが、私はこれについても話すことが重要だと思っている:フィン・フォビア/フィン・シェイミング。そして、本当に存在するのかという大きな疑問もあるけれども、一緒に疑問を解きましょう。


フィン・フォビア/フィン・シェイミングは存在するのか?

フィンとは英語の「thin」痩せているということである。Googleにフィン・フォビアという言葉を検索してみたが、出た結果を見ると、この質問に答えるのが難しいことがわかる。フィン・フォビアを検索したのに、最初に見つけた記事は、「Skinny shaming is not comparable to grossophobia」(フィン・シェイミングはファット・フォビアと同じものではない)というタイトルで、Thin privilege(痩せている特権)に関する記事が多く出た。フィン・フォビアに関して詳しく書く前に、まず痩せている特権について説明させていただきます。痩せている特権を理解していただくために、Everydayfeminismのウェブサイトから取られた例のリストを紹介します。

  1. あなたの服のサイズによって不健康とは言われない。

  2. サイズはおそらく人々に最初に気づかれるものではない。(痩せていることで切り捨てられている場合は別なこと)

  3. スーパーで買い物をしているとき、健康のアドバイスをしようとしている他人にカートの中身についてコメントされない。

  4. 健康保険料が他人と比べて高くならない。

  5. 服を買う時、安く買える。

  6. 近所のストアで自分のサイズの服を見つけることができる。

  7. 体を隠すために作られた色のない、体型に合わない、古いスタイルの服ではなく、最新のスタイルと色の服を見つけることができる。

  8. 友人や家族からWeight Watchersなどのダイエットプログラムに参加するように勧められることはない。

  9. 病院に行っても、最も可能性の高い診断として、糖尿病(または高血圧、高コレステロール、その他の体重関連の診断)を疑われることはない。

  10. 「でも、顔はきれいですね」とは言われない。(痩せればもっと魅力的になれるという意味で)

  11. 人は体を見るからに、怠け者だとは思っていない。

  12. 多くのコメディアンのジョークのネタにされていない。

  13. 航空会社に飛行機に乗るために追加料金を払わなくてもいい。

  14. 体型が大きいからといって、だらしない、プロではない人だと思われない。

  15. 他人に批判されたり、食習慣が想定されたりせずに、いつでも何でも他の人の前で食べることができる。

  16. ドーナツの箱を持ってガソリンスタンドを出ても、「そのドーナツを投げろ、デブ」と叫ばれない。

  17. 周りの人たちは「太っている人とセックスはどう?」と彼氏に聞かない。

  18. あなたの体はフェチではない。

  19. 太っている人よりも、仕事で昇給や昇進できる。

  20. 友人には、他の人に修飾語を使って紹介されない(例:「彼はちょっと太っているけど、本当にいい人だよ」)。

  21. メディアは、あなたの体型を「パンデミック」と表現しない。

  22. 体重以外に他のことを優先したいことがあり、他のことを優先しても判断されないので、自分のサイズや体型を気にしないことを選べる。

このようなリストの例を挙げれば、痩せている特権の存在を疑えない。

しかし、痩せている特権があるからといっても、痩せている人が辱められないわけではない。Melissa A.FabelloはSelf.comに掲載された記事の中で、友人と一緒に経験したことを語った:「見ず知らずの人が私たちのテーブルに近づき、友人の飲み物を拾って床に投げつけ、グラスは歩道で粉々になりました。"Put on some weight! 何か食べろよ!」と叫んで、怒って立ち去っていった。こういう経験したことがある記者の友人だけではない。 ベレニスというフランス人の女性が、Lexpressでファット・フォビアと同じぐらいひどい自分の経験をシェアした:「学校では、めっちゃ痩せていたため、「死体に似ている、痩せっこけ」とよく言われていた。 また、ある日の体育の授業で、同級生が急に立ち上がって、みんなの前で手で膝を測ってみた」さらに、「ちゃんと食べていることを人に見せないといけない時が多い」と主張し、人は平気で「痩せすぎているから病気なの?」聞いてしまう。最近では、プラスサイズの女の子についてポジティブに話すために、フィン・シェイミングをする人が多いようである。例えばフランスのSNSで「彼女は痩せすぎだ...俺は丸みを帯びた女の子の方が好きだ、どこを触っていいかわかるからね...」」というコメントがよく見かけられる。フランスには「痩せた女の子はポケットのないジーンズのようなもので、どこに手を置いていいかわからない」ということわざもある。これについては、ボディ・ポジティブやボディ・ニュートラルについての記事で詳しく説明します。

フィン・シェイミングがあるけれども、メリッサA.ファベロさんのような一部の人にとっては ファット・シェイミングと比較できない。彼女は太っている人に対する偏見の方が多いと書いた:「太っている人に対する偏見が世界社会に危険なほどに組み込まれており、太っている人のは尊厳、機会、権利など手に入れることが難しい。医療現場、雇用慣行、裁判所では、太っている人に対する偏見があることを証明できる。この偏見は、太っている人の日常生活に影響があるが、痩せている人のにあまり影響がない」。

つまり、質問に答えは:いいえ、フィン・フォビアというものはない。なぜなら、痩せていたら、職場でも飛行機でも洋服屋でも体重によって差別されないから。しかし、フィン・シェイミング(痩せている人を批判すること)が確かにある。

フランス語の場合は、ファットシェイミングという言葉がないため、ファット・シェイミングもファット・フォビアもどちらも「grossophobie」と訳された。

フランス語にはシェイミングという言葉がないので、「maigrophobie/mincophobie(フィン・フォビア)」という言葉が使える。


最近、もうひとつのボディシェイミングが発見されてきた。筋肉質な体を持っている人を判断したり侮辱したりするボディシェイミングである。何人かのジャーナリストは新しいファット・フォビアと呼ぶ。マッスル・フォビアと呼ぶ人もいる。残念で有名な例は、セリーナ・ウィリアムズである。彼女の体が男性のようだと言ったり、気持ち悪いと言ったり、トランスジェンダーなのかと聞いたりした人もいる。一番多いのは「筋肉は女性に似合わない」という意見。ダイエット文化の中では、運動することを奨励される一方で、やりすぎないように注意されている。筋トレすぎると筋肉がつきすぎてしまい、女性の場合は見た目が悪くなってしまうという意見もある。一方で、ボディ・ポジティブを発信する人の中には、インスタなどの写真で筋肉を誇示する健康なフィット・ガールズが、新しい理想的な体型を促進し、強制していると考える人もいる。私は筋トレなどが好きなので、自分のことについてフィット・ガールだと思っている。でも、SNSで見かけるフィット・ガールズの体をしていないが、この女性たちにプレッシャーとか感じられない。私の意見は、彼女たちが好きにしていいということである。筋肉を見せる写真を載せたければ載せてもいい。また、プラスサイズの女性や男性も同様に、自分の体を見せる写真を載せることができるではないかと思う。他人の体を見て気分を害する人の気持ちがわからない。気に入らない体なら、なぜ言いたい?求められていない意見をなぜ相手に言う必要があるのか?


結論

ボディシェイミングは、残念ながらさまざまな形で存在している。私たちの多く(男性、女性、ノンジェンダー、トランスジェンダー...)は、すでに自分の体や外見について批判されたことがあるのではないかと思う。そのような要らない意見や批判が許されないことは明らかである。しかし、誰が悪いのか?ダイエット文化は主に正当に一つの理由だが、その文化を作ったのは誰なのか?私たちは、雑誌、ファッションショー、映画、そして最近ではソーシャル・メディアを通してダイエット文化を作り出してしまった。今後の記事では、「ソーシャルネットワークの重い影響」についてお話しします。誰かを批判したり、切り捨てたり、誹謗中傷したりすることは、精神的な不安を生み、自分の存在や食べ方を全面的に見直そうとしてしまい、最終的には摂食障害に陥ってしまう人もいる。


摂食障害については、次回の記事です。



Sources / 参考文献

About fat phobia and fat shaming / Sur la grossophobie / ファット・フォビアとファット・シェイミング


About thin phobia and thin privilege / Sur la mincophobie, maigrophobie et le privilège d'être mince /フィン・フォビア/ 痩せている特権


About muscle shaming / Sur la "musclophobie"/ マッスル・フォビア



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